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Pourquoi certaines femmes refusent d’avoir des enfants ?

Une analyse psychanalytique du désir  et du non désir  de maternité



Je ne veux pas avoir d'enfants
Je ne veux pas avoir d'enfants

Briser le tabou du non désir d’enfant

Dans notre culture, vouloir un enfant est considéré comme une évidence. Ne pas procréer, et encore moins le revendiquer, reste un sujet sensible, parfois incompris. Pourtant, derrière ce choix se trouvent des histoires personnelles profondes, des expériences intimes et des constructions psychiques singulière. La psychanalyse a permis de mettre en lumière l’ambivalence du désir de grossesse, révélant que ce choix n’est ni toujours instinctif, ni universel.

La relation mère-fille : un lien fondateur

Pour comprendre pourquoi certaines femmes ne veulent pas avoir d’enfants, il importe  d’explorer leur histoire, et surtout, leur relation à leur propre mère. La mère est le premier objet d’investissement et d’identification pour la petite fille. Ce lien psychique fonde une grande partie de l’organisation intérieure de la femme adulte. Il se construit autour :

  • des angoisses partagées ou transmises,

  • des modes de projection et d’introjection,

  • de la nature des refoulements et clivages,

  • des identifications projectives.

Lorsque ce lien est harmonieux, il facilite le désir d’enfant. Lorsqu’il est conflictuel, absent ou empreint de blessures, il peut au contraire freiner ou bloquer ce désir.

Le désir d’enfant dans le développement de la petite fille

Dès les premiers mois de vie, par identification à la mère nourricière et protectrice, la fillette peut développer un premier élan vers la maternité. Cette pulsion s’enracine dans la fonction maternelle vécue comme source de vie, de chaleur et de tendresse. Mais au fil du développement :

  • Lors de la période de latence, il peut s’installer un refoulement de cette image maternelle initiale.

  • L’enfant peut aussi découvre la différence anatomique avec le père ou les frères, ce qui modifie ses repères.

  • La fille peut ainsi  se détourner alors de sa mère pour se tourner vers le père, désirant inconsciemment un enfant de lui, dans une dynamique œdipienne qui inclut souvent une rivalité avec la mère. Cette dernière peut se manifester par des émotions de haine envers la maman.

 

Ainsi, le désir d’enfant chez la petite fille naît de la combinaison de deux forces :

  1. Vouloir être comme la mère des premiers soins.

  2. Vouloir avoir, comme elle, un enfant du père.

Quand le désir se transforme en refus

Malgré le fait que ces  femmes peuvent accéder à la maternité. Certaines choisissent consciemment de ne pas avoir d’enfant. Ce refus peut apparaître lorsque :

  • La référence maternelle positive a manqué.

  • La grossesse a été vécue comme un abandon de l’image de soi jeune et intacte.

  • L’idée de maternité confronte à la mère vieillissante et à sa propre mortalité.

  • Il y a une non reconnaissance de la dette maternelle, c’est-à-dire le refus de s’inscrire dans une lignée de femmes.

Dans ces cas, la grossesse peut être perçue comme un bouleversement identitaire majeur, une perte de l’illusion narcissique de jeunesse ou une confrontation à des blessures anciennes.

La grossesse : un état psychique particulier

Être enceinte n’est pas seulement un événement biologique. C’est aussi un état psychique de transparence, où l’inconscient se manifeste plus clairement. La grossesse peut ainsi  réveiller des conflits latents, des peurs ou des désirs enfouis. Certaines femmes vivent cet état comme une ouverture, d’autres comme une intrusion ou une perte de contrôle.

Le désir d’enfant : un processus complexe, pas une évidence

Vous l’avez compris , contrairement à l’idée reçue selon laquelle le désir d’enfant serait instinctif, il résulte en réalité d’un processus psychique complexe mêlant :

  • Identification aux parents,

  • Souhaits conscients ou inconscients d’immortalité,

  • Inscription dans une lignée,

  • Acceptation de la vie reçue des parents, avec leurs forces et leurs failles.

 

On peut comprendre que refuser la maternité n’est pas un caprice, mais souvent l’aboutissement d’une histoire personnelle et familiale profonde. Ce choix peut être lié à la relation mère-fille, à des blessures d’enfance, ou plus simplement à un refus de transmission. Comprendre ce refus implique d’écouter sans juger, et d’accueillir la complexité du désir féminin.


DR ALAMI Ghita

Psychologue Clinicienne

 

 

 
 
 

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Tel: 06 62 82 94 60 

DR ALAMI GHITA Psychologue clinicienne

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