Ennui chronique : quand la fatigue, l’irritabilité et l’insomnie ne viennent pas de l’anxiété
- ghita alami
- 12 août
- 2 min de lecture
Fatigue persistante, irritabilité, sommeil perturbé… Découvrez comment l’ennui chronique, souvent confondu avec l’anxiété, affecte votre santé mentale et comment y remédier.

Un mal discret qui imite l’anxiété
Fatigue qui ne passe pas. Humeur irritable. Nuits agitées.
Vous pensez souffrir d’anxiété ? Peut-être que ce n’est pas le vrai coupable.
L’ennui chronique est une forme insidieuse de stress mental : l’incapacité à rester seul(e) avec soi-même dans un silence intérieur. Il ne se manifeste pas par une tension aiguë comme l’anxiété, mais par un vide intérieur épuisant.
Le bruit constant pour fuir le vide
Tu fais défiler ton téléphone. Tu enchaînes les vidéos, les conversations, les tâches.
Vous vous occupez en continu… mais si le silence s’installe, une gêne monte.
Cette incapacité à tolérer l’ennui dès l’enfance pousserait à rechercher une stimulation constante. Résultat : agitation émotionnelle, irritabilité et difficulté à se poser des signes qui ressemblent à de l’anxiété, mais qui sont d’une autre nature.
Ce que disent les recherches récentes sur l’ennui chronique
1. Ennui professionnel et santé mentale
Une étude longitudinale (2024) menée auprès de jeunes salariés montre que l'ennui professionnel au travail entraîne :
une baisse durable de la satisfaction de vie,
une diminution des fonctions positives,
une augmentation des symptômes d’anxiété et de dépression.
2. Ennui et anxiété chez les étudiants
Une étude chinoise (2024) révèle un lien fort entre propension à l’ennui et anxiété : plus l’ennui est présent, plus le système d’inhibition comportementale est fragilisé, réduisant la motivation.
3. Ennui, rumination et repli
Une synthèse (Nature, 2024) conclut que les souvenirs involontaires chez les personnes ennuyées sont moins vivants et plus liés à des conflits internes, tandis que la rumination dépressive reste plus émotionnelle.
Pourquoi l’ennui permanent épuise
Un repos vide de sens, l’absence d’objectifs clairs ou de stimulation créative… tout cela génère une hypervigilance silencieuse.
Le système nerveux, privé de régulation émotionnelle, réagit par :
fatigue chronique (le cerveau ne se repose jamais vraiment),
irritabilité diffuse,
troubles du sommeil,
pensées obsessionnelles.
Lien subtil avec la dépression
Contrairement à l’anxiété (hyperactivité nerveuse), l’ennui chronique s’apparente à une apathie dépressive : perte d’intérêt, démotivation, isolement émotionnel… mais sans tension de danger immédiat. À long terme, il prépare un terrain favorable à l’épuisement mental et à la dépression, surtout si l’ennui perd toute dimension créative.
Transformer l’ennui en ressource
Un accompagnement psychothérapeutique permet de :
reconnaître l’ennui comme signal émotionnel, pas comme faiblesse,
travailler la tolérance au vide mental et à la solitude intérieure,
structurer des temps calmes, sans distraction excessive,
développer des activités créatives ou méditatives comme régulateurs psychiques.
Ce que vous pouvez retenir de ces quelques lignes:
L’ennui chronique est un syndrome psychique saturant, souvent méconnu, mais aux effets profonds.
Il est nécessaire d' apprendre à accueillir le silence, ralentir, créer de l’espace pour la présence à soi. Le calme ne sera plus une absence de stimulation… mais une rencontre avec soi-même.
DR ALAMI Ghita
Psychologue Clinicienne






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