Anxiété et plaisir bloqué : pourquoi tu n’arrives pas à profiter des moments de joie
- ghita alami
- 10 août
- 3 min de lecture

Tu vis quelque chose de beau… mais tu ne ressens rien
Un café entre amis, une balade au soleil, un moment tendre avec ta famille…
Tu es physiquement présente, mais ton esprit est ailleurs.
Tu n’arrives pas à te détendre. Tu ressens comme un vide, ou tu penses déjà à autre chose.
Et tu te demandes :
Pourquoi je ne ressens rien ?
Pourquoi je gâche encore ce moment ?
Est-ce que j’ai un problème avec la joie ?
Ce n’est pas que tu es “froid(e)” ou insensible.
Ce que tu vis s’appelle l’inhibition de la joie liée à l’anxiété , un phénomène bien plus fréquent qu’on ne l’imagine.
L’anxiété chronique empêche ton cerveau d’accéder à la joie
Quand l’anxiété s’installe, ton système nerveux vit en état d’alerte permanent.
Même dans un moment calme, ton esprit reste en veille de survie, prêt à réagir à la moindre alerte.
Tu veux te relâcher… mais une autre partie de toi anticipe encore le pire.
D’un point de vue neurologique :
L’anxiété active l’amygdale (centre d’alerte du cerveau). Elle inhibe le circuit de récompense (dopamine, plaisir, sensation de sécurité)
Résultat :
Tu es là physiquement, mais émotionnellement absente
Ton cerveau ne “valide” pas que tu peux te détendre
Et sans détente, aucune joie durable n’est possible
Les blocages invisibles qui sabotent le plaisir
Certaines personnes pensent qu’il suffit de “se forcer à profiter” pour retrouver la joie. Mais le problème est plus profond.
Les études montrent que :
Les personnes anxieuses subissent un biais de négativité : leur attention se dirige automatiquement vers ce qui pourrait mal tourner.
L’auto-surveillance mentale (“Est-ce que je profite ?”, “Est-ce normal de ne rien ressentir ?”) bloque l’émotion spontanée.
Le système de récompense cérébral est sous-utilisé chez les sujets anxieux chroniques.
En clair, ton cerveau n’autorise pas la joie à s’installer… même si tu le souhaites consciemment.
Les racines inconscientes : quand la peur se cache derrière la joie
Il existe aussi des raisons plus profondes, liées à l’histoire émotionnelle :
Surmoi sévère : cette voix intérieure qui interdit inconsciemment le plaisir (“Tu ne le mérites pas”, “Tu dois d’abord être parfaite”)
Peur de la perte : si tu t’autorises à être heureuse, tu crains de tout perdre ensuite
Masochisme moral : saboter ce qui te fait du bien, comme si tu devais “payer” ta joie par une souffrance
Ambivalence affective : associer la joie à un danger, car tu n’as jamais connu de plaisir durable.
Dans ces cas-là, la joie devient presque insupportable, car elle t’expose à la vulnérabilité et au vide.
Tu n’as pas à “forcer” la joie
Ne pas profiter d’un moment heureux n’est pas une preuve d’ingratitude ou de froideur.
C’est souvent le signe que ton système intérieur est encore en mode protection.
Tu peux vouloir la joie consciemment, mais la bloquer inconsciemment.
Et c’est là que commence le travail thérapeutique.
Ce que la thérapie peut t’apporter
En accompagnement psychologique , tu peux :
Identifier les interdictions intérieures et les schémas de privation
Explorer le lien entre anxiété, culpabilité et plaisir
Reconnecter ton corps et ton esprit au moment présent, sans peur de “baisser la garde”
Tu n’as pas besoin de forcer les choses. Tu as juste besoin de t’autoriser à être.
Et parfois, tout commence par comprendre pourquoi tu n’arrives plus à savourer la vie.
DR ALAMI Ghita
Psychologue clinicienne






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